Elena Nagapetyan

Par Pauline Peytregnet - 03.10.2025

Si vous êtes allés à ce spectacle, il est fort probable que vous y pensiez encore un peu, que cela vous ait plu ou pas ! En effet, ce soir-là, Elena Nagapetyan semble nous avoir tous sortis un peu, peut-être beaucoup, de notre zone de confort.

Cette soirée rocambolesque commence par une première partie, un ami d’Elena. Humoriste lui aussi, « c’est K-A-L-L-A-G-A-N », ne manque-t-il pas de nous épeler à plusieurs reprises. J’avais à cœur de lui faire un peu de publicité ici parce que c’était bien, très bien même, et parce que son plus grand souhait est que nous l’adoptions en Suisse, « bien qu’il soit français ». J’ai compati.

Puis, la voilà qui arrive. Charismatique et lumineuse, elle annonce la couleur après une première blague bien salace : « vous n’êtes pas prêts pour ce qui arrive ». C’était bien vrai. Personnellement, je n’étais pas prête, et à la vue de la tête de certaines personnes dans la salle, je n’étais pas la seule.

Comment vous dire… Je pense que pour passer un bon moment ce soir-là, il fallait aimer l’humour sous la ceinture, ou, savoir lire entre les lignes. Oui, car Dieu merci, sous ses propos crus, ses gestes provocateurs et ses insultes parsemées, il y en avait des messages lourds de sens. Pourquoi doit-on obligatoirement aimer s’occuper de nos enfants ? La violence, un outil bien normalisé d’autorité ? Qui décide de ce que je peux penser ou dire ? Qu’ai-je le droit ou le devoir de faire en tant que femme ? Comment la société va-t-elle s’éduquer si personne n’ose se dire les choses ? Le tout agrémenté d’échanges de la protagoniste avec le public, et cela, avec une aisance d’improvisation remarquable.

Mon moment préféré ? Elle fait allumer les lumières dans la salle et demande où sont les pédophiles. Les statistiques sont formelles, ils sont là. Gênant et pourtant si nécessaire d’en parler, de se rappeler que les enfants sont à protéger. Mettre la lumière sur ce qui est caché, provoquer et alerter : Artiste te voilà.

Alors chère Elena, j’espère que votre spectacle va sonner dans les cœurs autant que grincer dans les oreilles, qu’il va toucher les gens – parfois si hermétiques, tant barricadés de convenances. Accepter de ressentir des choses, c’est peut-être une garantie de rester vivant et de découvrir qui l’on est. Finalement, il me semble que c’est vous qui nous avez « dépucelés » ce soir-là – « dépucelés » de notre bienséance – pour nous partager des instants de vie avec authenticité. Du vrai. Denrée rare de nos jours. Si la vérité n’est pas toujours douce à entendre, je crois qu’elle finit toujours par nous libérer.

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