On y va direct ! Pas d’intro. Panayotis nous livre, sans entre-deux ni ménagement, sa dépression, son année “comme ci comme ça” et nous embarque dans un voyage introspectif, un poil désopilant.
Enfin si, en guise d’intro, il nous annonce que son arrière-grand-oncle était ministre sous Vichy. Un collabo. Voilà, c’est posé. Puis, on enchaîne sur les « chauves » sérieuses : son début de calvitie, ses rendez-vous, un peu foireux semble-t-il, avec son gang de psychologues et cette psychiatre qu’il hait – je cite !
Avec une franchise sans filtre, il nous livre un récit brut, oscillant entre rires et réflexions profondes. Il démonte la culpabilité familiale et les attentes sociales avec une aisance déconcertante. Il part de ce postulat : n’ayons pas peur de l’admettre, la vie n’est pas si incroyable qu’on essaie de nous le vendre. Il y a la mort et les glaces. Ce qui nous donne une moyenne de 12 à la vie. C’est pas ouf…
On est coincé dans un entre-deux : plus un enfant insouciant, mais pas encore un adulte accompli en étant parent. Rappelons-nous, à l’époque, nos seuls soucis étaient de retrouver notre ballon, de faire pipi au lit et de refiler nos problèmes à nos parents pour qu’ils gèrent. Et maintenant ? C’est un enchaînement absurde de problèmes d’adultes, une constellation, qui n’ont parfois aucun lien entre eux, mais qui s’accumulent, se multiplient et se métamorphosent.
Exemple : son premier gros problème d’adulte, qui lui prend un bon quart de son spectacle… les souris dans son premier appart parisien. Il venaiiit d’avoir 18 ans. Et l’adoption de son chat sidéen Zack, increvable, mais surtout inutile. Comme tous les chats. Mais c’est pour ça qu’on les aime.
La transition semble toute trouvée : de Zack le chat à la paternité, il n’y a qu’un pas. Il aborde alors la problématique de l’adoption et ses grands débats sur l’éducation, positive ou non, avec son conjoint de leur futur enfant. Un enfant qui n’est même pas encore conçu, puisque ses géniteurs ne se sont pas encore rencontrés… vu qu’il faut sept ans en France pour adopter quand on est un couple gay. Ils ont donc encore largement le temps de se disputer sur qui donnera sa semence.
Mais ce qui fait la force du spectacle, c’est son mélange parfait d’humour, de spontanéité et de sincérité. On rit beaucoup, parfois jaune, parce que derrière les vannes, il y a du vrai. Panayotis Pascot nous prouve qu’on peut parler de sujets sérieux sans plomber l’ambiance. Et surtout, que, après avoir fermé la porte des toilettes… ça va aller!