La Note : Pas de fausse note pour cette tragédie de boulevard

Par Sabine Regenass - 13.02.2025

J’ai pris des notes pour La Note, alors je note : une pièce qui joue avec nos émotions et nous pousse à l’introspection, entre rires et réflexions existentielles teintées d’ironie.

Le rideau s’ouvre sur un décor épuré d’appartement : un piano, un canapé, une corde… et un François Berléand en pleine crise existentielle derrière son bureau. Il peste, il râle – sa marque de fabrique –, le public rit. Mais très vite, le ton change d’une octave. Alors qu’il est fin prêt à se donner la mort (et non pas à prendre sa vie), sa femme – la sublime Sophie Marceau –, pianiste de renommée mondiale, rentre plus tôt que prévu. Essoufflée, elle lâche dans un soupir : “Je suis morte.” Ironie mordante du destin, elle interrompt son mari à temps pour lui éviter le pire. La tragédie de boulevard commence.

Un duo en mode majeur

Ce qui devait être un adieu devient une confrontation. Face à face, ils s’interrogent, se reprochent, s’accusent parfois, tentant de détricoter des années de vie commune en quelques répliques bien senties. Ont-ils été heureux ensemble mais aussi individuellement ? Ont-ils seulement vécu la même histoire ? Mais peut-on accorder une partition dissonante, ou ne reste-t-il qu’à en écrire une nouvelle ?

Sophie Marceau captive instantanément, impossible de détourner le regard et, pour ma part, ne pas y reconnaître, la fougueuse et romantique Fanfan. Mais ici, elle est cette femme qui fait mettre à son mari des mots sur ses maux, avec une franchise et un naturel hypnotisant. J’en oubliais presque de prendre des notes tant elle vous charme. La pièce se transforme alors en morceau à quatre mains, un règlement de comptes conjugal où chaque réplique tombe avec la précision d’un arpège. On rit, parfois un peu jaune, on s’interroge, et surtout, on savoure ce ping-pong verbal porté par deux comédiens qui maîtrisent leur partition à la perfection.

La note finale

Et justement, cette note… Celle que Berléand tente d’écrire depuis le début. Celle qu’il aurait dû laisser. Celle qui donne un sens. Car sans note, pas de mélodie, pas de message, pas de sens.

Entre réflexions subtiles et éclats de lucidité, La Note distille des phrases qui résonnent longtemps après le tombé du rideau :

« Le sens à la vie, c’est à nous de l’apporter. »
« On est juste ce qu’il reste de ce qu’on a pu être. »
« Ça arrange d’avoir des rêves non réalisés pour pouvoir les pleurer.”

Et, si on devait donner une note à La Note… ?

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