Dimanche 30 novembre 2025, me voilà debout dans le Cube, un des bâtiments de Beausobre, que je découvre enfin de près. Je tiens la main de mon neveu, avec qui je viens découvrir un spectacle du programme jeune public. Jamais déçue des propositions du Théâtre dans cette catégorie, je suis donc aussi impatiente que mon camarade aux cheveux d’ange.
« Le chemin des métaphores », c’est le nom de la pièce que nous venons voir et qui vient tout juste de commencer. Je sors rapidement calepin et stylo pour ne rien oublier de ce moment, lorsque mon petit voisin m’en demande les raisons. « Je prends des notes pour ma chronique, c’est une sorte de texte que je vais écrire » lui ai-je répondu. Il me demanda aussitôt « c’est quoi un texte ? » … Oui, à vrai dire, c’est quoi un texte quand on a 6 ans ? « Des mots, des phrases, le tout mis ensemble, comme pour raconter une histoire » que je lui répondis, faute de mieux.
Si souvent je me questionne sur les meilleurs mots à utiliser avec les enfants, il en est de même avec les adultes. Mais j’aime qu’écrire soit simple et surtout que vous puissiez ressentir entre les lignes un peu de ce que nous avons ressenti ce matin-là, auprès de la compagnie Singe Diesel. Je voudrais, tout comme dans cette histoire comptée, pouvoir prendre le temps, pouvoir prendre le chemin le plus lent.
Le cadre est posé, parsemé d’éclats de rires. Deux chemins qui vont dans la même direction et une décision à prendre : choisir le rapide ou celui des métaphores ? L’histoire raconte un passage initiatique au sein d’une forêt, puis l’apparition d’une fête foraine, ainsi que des rencontres avec de curieux personnages. Une plateforme ronde en bois, faite de deux plateaux tournants, fait apparaître et disparaître des marionnettes de toutes les tailles que Juan Perez Escala manie à la perfection. Une double lecture est possible, ce qui permet aux grands enfants de rire autant que les petits.
Ce spectacle, je l’ai trouvé généreux, rempli d’espoir et de résilience. Le marionnettiste a su faire d’une expérience de vie un trésor. Mon moment préféré ? Quand le corps d’une immense marionnette s’ouvre et que de petits êtres s’y installent. Des lumières scintillent à l’intérieur du grand personnage… et à l’intérieur de mon cœur. À l’intérieur de nous, nous avons tout ce que nous aimons, tout ce dont nous avons besoin.
C’est la fin de l’initiation pour le vieil homme moustachu au rôle principal. Ce sont des applaudissements pour la troupe. Je vois des larmes sur les joues de certains adultes et du brillant dans les yeux des enfants. Nous sortons, mon cher et moi, main dans la main, pour continuer le chemin. Merci, chers artistes, car j’ai trouvé ce matin-là quelque chose que je ne cherchais pas, et dont j’avais besoin.