Queen Blood, la scène est leur royaume

Queen Blood est bien plus qu’un spectacle de danse hip-hop ; c’est une célébration de la puissance féminine, façonnée par Ousmane Sy et incarnée par six reines de la scène. Elles arrivent, déjà là avant même que le spectacle ne commence. Six souveraines, prêtes à prendre possession de la scène. Dès les premiers instants, impossible de douter : elles imposent leur présence, leur puissance. Leur regard, leur posture, leurs mouvements… Tout dit qu’elles sont là pour régner.

Dans Queen Blood, la danse est un combat, un échange, une explosion d’énergie. Parfois ensemble, parfois seules, les danseuses se battent, se relèvent, avancent sans jamais reculer. Le spectacle joue sur cette dualité permanente : unité et singularité, puissance et relâchement, rigueur et abandon. Les corps s’affrontent sans jamais s’opposer, se répondent et se défient, en écho aux battles où chaque danseuse affirme sa personnalité sans renier la force du collectif. La répétition des gestes évoque un combat intérieur et extérieur, une lutte perpétuelle pour l’affirmation de soi.

Sur scène, elles se déplacent comme sur un échiquier, stratégiques, insaisissables, indomptables. Et si la reine est la pièce la plus puissante mais aussi la plus libre du jeu, elles occupent l’espace avec audace et sensualité, le conquièrent. Un pas de côté, une rotation, une frappe du pied sur le sol qui résonne.

Dans ce ballet urbain conçu par le regretté Ousmane Sy, le hip-hop se décline sous toutes ses formes : fluidité ondoyante, saccade brutale. À la fois guerrières et danseuses, elles réinventent la scène à chaque déplacement, incarnant une féminité plurielle et affranchie des codes. Pas besoin de couronne pour être une reine : ici, c’est leur présence, leur énergie et leur talent qui imposent le respect. 

On ressort avec une seule certitude : du sang royal coule bien dans leurs veines, elles sont reines, et la scène est leur royaume. Le public, conquis, a, sans nul doute, prêté allégeance aux six souveraines de Beausobre.