Ary Abittan

Par Aude Haenni - 16.01.2018
Quand Ary Abittan arrive sur scène et annonce qu’il va tout nous raconter, autant dire qu’il exagère à peine… Après avoir appliqué quelques pas de danse, le voilà qui nous plonge directement dans le vif du sujet en abordant son divorce, « le plus grand luxe du monde » ! Certains s’y seront peut-être reconnus, à enfin pouvoir fumer au salon et sous la couette. Ou à laisser traîner la vaisselle pendant deux ans et demi et les chaussettes sales des semaines – et quand bien même oser les remettre… D’autres auront probablement acquiescé en entendant ses propos sur la famille recomposée, « la plus grande enculerie du siècle », et cette impression d’être à la piscine ou au cinéma alors que tu es simplement chez toi, mais avec des inconnus.

Durant toute la durée de sa « Story », Ary Abittan aura aussi dévoilé des anecdotes sur son père, un Marocain qui parle fort, qui agit avec lenteur et qui décide de tout faire comme son fils. Jusqu’à se divorcer à la même période. Sur sa mère, tunisienne, qui lui achète un manteau Babybel et des Adidas à sept bandes au marché de Sarcelles, qui le force à chanter devant toute la famille debout sur la table en slip trop moulant alors qu’il n’a que sept ans ou qui laisse son fils à l’accueil du grand magasin jusqu’à la fermeture. « C’est ma mère qui a inventé la garderie en magasin ! » expliquera-t-il en riant.

Ary Abittan raconte, interprète des personnages (Ha, l’instant France Inter avec Michel Varuk !), réalise des mimiques improbables, chante, fait part de ses doutes. Nous fait rire avec ces instants volés de sa vie ainsi qu’avec des gags qui volent bien bas. Oui, la thématique des pets est apparemment une valeur sure… D’autant plus quand on imagine qu’il en enveloppe un dans ses mains pour le souffler à la tête du ministre. L’humoriste appelle ça une phobie d’impulsion. Tout comme la claque à l’inconnu, la queue leu leu à l’enterrement. Affreux. Et pourtant, on en redemanderait presque ! Il terminera plutôt son show sur la relation homme-femme et le tombage en amour.

Mardi soir, Beausobre s’est donc transformée en cabinet de psy afin que l’homme puisse se livrer face à une salle comble, réceptive (surtout au fond, vous savez, là où se trouvent les divorcés, les familles recomposées, les Marocains !) peut-être parfois un peu lente… Les personnes interpellées (agressées oserait-on même dire) par le comique s’en souviendront encore longtemps. Il est comme ça Ary Abittan, sympathique, et un brin emmerdeur en même temps.
Aude Haenni