Ballet Preljocaj

Par Aude Haenni - 16.01.2018
Cinq femmes en nuisettes, cinq guerrières légères aux imposantes crinières.

Elles en accueillent deux autres. Ces sept corps n’en font plus qu’un. Des bras et des jambes à la synchronisation bluffante. Les sept respirations et les quatorze bruits de pas se font entendre, subtilement.

Les voilà qui disparaissent. Laissant une seule danseuse à genou, torse nu, dos au public. Elle se meut, dévoile ses côtes inquiétantes. S’agite tel un serpent, une anguille.

Plus tard dans la soirée, la voilà vêtue et accompagnée. Et l’impression d’observer des ébats torrides entre eux deux.
Ce couple amorphe, lui, tournicote s’entrelace pour finalement s’embraser, s’embrasser et virevolter encore et encore.
Jusqu’à laisser sa place à six danseurs qui, face au public, se lancent avec brio sur une espèce de jeu de chaises musicales absolument dément. Applaudissements.

En ce mardi soir, treize artistes nous ont plongé une heure vingt-cinq durant dans l’univers d’Angelin Preljocaj. Un univers composé de Retour à Berratham, Les Nuits, Suivront mille ans de calme, Spectral Evidence, Le Parc, Paysage après la bataille, La Stravaganza, Blanche Neige, Roméo et Juliette.
Car Playlist #1 n’est pas une nouvelle œuvre de ce chorégraphe renommé, mais un melting-pot d’extraits de dix de ses créations, allant de 1994 à 2015. Avec des enchaînements plutôt habiles, le public est ainsi passé de la mélancolie à l’amour, du drame à l’humour, de Beethoven à Natacha Atlas, de Mozart à John Cage, de la technicité pure à la théâtralité.

L’opportunité de se mettre à jour – pour une novice telle que moi – ou de faire son marché dans le rayon danse contemporaine de Preljocaj, en perspective de ses diverses tournées aux quatre coins du monde.

Aude