Richard III

Par Laura Pallù - 12.01.2018

Une transposition haute en couleur de la célèbre pièce de Shakespeare

Mardi soir, Jean Lambert-wild nous a présenté une adaptation de la fameuse pièce de Shakespeare. Prêtant à Richard l’apparence de son personnage clownesque, habillé d’un pyjama rayé, il fait le pari d’une mise en scène très originale.

Le choix est bien réussi car l’opposition entre la candeur de ce clown tout blanc en chaussettes, apparemment inoffensif, et la nature violente et cruelle de Richard, se révèle très féconde, ouvrant une multitude de variations sur le protagoniste de cette pièce.

À ses côtés, l’actrice Elodie Bordas a incarné magistralement tous les autres personnages, nous révélant son talent pour la transformation, en changeant de gestuelle et de voix avec une désinvolture pour le moins stupéfiante.

La scénographie quant à elle, aurait pu être considérée comme un personnage à part entière, dotée d’une vie et interagissant intrinsèquement avec les acteurs. Ceux-ci semblaient presque fusionner dans le décor, composé d’une incroyable architecture s’érigeant sur la scène, sorte de castelet, peuplée de pantins et de personnages fantomatiques et fournie de merveilleux mécanismes cinétiques.

Au travers de ce scénario, nous sommes amenés dans les méandres d’une fête foraine loufoque, sorte de Luna Park dont le protagoniste est le maître du jeu, manipulant tout son entourage au profit de sa sanguinaire ascension au pouvoir.

Finalement, chaque scène du spectacle est imprégnée par une haute recherche esthétique où les contrastes suscitent à la fois la fascination et l’aversion, en parfait équilibre entre le tragique et le comique.

Laura