Momo

Par Céliane De Luca - 12.03.2017

« Momo » nous apprendra deux choses sur la vie : notre enfant n’est pas toujours celui que l’on attendait et si quelqu’un vient cacher ses Chocapic dans notre caddie, il vaudrait mieux que nous les y laissions.

Cette pièce raconte l’histoire de Mme Prioux, DRH campée par la talentueuse Muriel Robin, et de son époux pharmacien, interprété par François Berléand, un couple sans enfant sur le point de faire une rencontre qui bouleversera leur frigo et leurs vies. Tandis qu’ils font leurs courses au supermarché, un homme à l’accent étrange s’empare de leur caddie et s’enfuit. Il s’agit de Patrick, un « grand garçon » sourd et déjà bien adulte, qui fait irruption dans leur appartement et leur assène qu’ils sont ses parents, ni plus ni moins. Avide de partager de l’amour, Mme Prioux est prête à en donner au premier venu. Et l’heureux élu, ce sera Patrick.

Pas moralisateur pour deux sous, « Momo » (« maman », prononcé par Patrick), pose un regard amusé et attendri sur nous, pauvres humains en manque d’affection, prêts à toutes les folies pour donner un sens à notre vie. Même à devenir les parents d’un total inconnu ?

Cette mésaventure qui s’annonce comme une arnaque loufoque prend des allures de comédie touchante et surréaliste qui réussit l’exploit d’échapper au mièvre grâce à son second degré. Car si « Momo » n’est exempt ni de jurons ni de la (semble-t-il inévitable) révélation d’adultère, le sens de l’absurde de son auteur Sébastien Thiéry vient saupoudrer les situations d’une ironie qui m’a fait rire d’avantage que n’importe quel scandale scénique.

Céliane