Duels à Davidéjonatown

Par Aude Haenni - 30.04.2019

« C’est épuisant ! », lance Artus à l’assemblée, en référence au comportement de son acolyte Julien Schmidt,  soit le cow-boy sourd muet totalement surexcité. La scène est épuisante, ho que oui. Il y aurait d’ailleurs de quoi soupirer et hausser les épaules de dépit à plusieurs reprises dans ce spectacle… et pourtant, le public de Beausobre rit.

Aux situations idiotes, au comique de répétition, aux blagues faciles, en dessous de la ceinture et sans filtres. Aux références actuelles également. Car bien que la pièce se joue dans un décor de western, Lorie, Jacques à Dit, Danse avec les Stars, Maître Gims, l’enseigne GiFi ou encore Arnold & Willy s’y invitent.

Malgré cela, le fil de l’histoire se tient. Mais celle-ci, tout comme le lieu et l’époque, n’importe finalement que peu. Tout n’est qu’excuse à un n’importe quoi orchestré de la part de la troupe de « Duel à Davidéjonatown ». Près de deux heures d’éclate totale sur scène, où les regards entre les comédiens ne trompent pas, les piques cinglantes non plus.

Des spectateurs sont pris à parti, d’autres n’échappent pas à la déambulation rocambolesque dans les rangées. Quant aux improvisations, elles offrent fous rires et instants goûteux – dont une bouteille de rhum remplie d’un liquide infâme apparemment non prévu ! -. Les comédiens tiennent leur(s) rôle(s), parfois improbables, de bout en bout.

Le jeu épate, tout comme la disparité des physiques ; impossible de ne pas s’attarder sur ce point, lorsque l’on voit ces deux géants d’Artus et Greg Romano côtoyer Céline Groussard et un Sébastien Chartier d’1m62. Entre taille et obscénité, tout semble pensé – et surtout assumé !