Les «Pulsions» de Kyan Khojandi

Par Julie Zaugg - 09.12.2016

Pulsions. Un titre bref – normal puisque c’est Kyan -, un titre mystérieux, intriguant et effrayant à la fois… Mais Khojandi sait doser.

Le ton est donné d’entrée de jeu, on parlera sexe. Parce que la pulsion sexuelle, c’est la pulsion la plus difficile à gérer. Dévorante, irrépressible, embarrassante. Nous sommes prévenus: c’est là que les plus jeunes sont censés se boucher les oreilles… et les parents se préparer mentalement à une «petite discussion» à l’issue du spectacle. Il nous parle franchement, Kyan. Il conseille, dédramatise et dévoile «malencontreusement» le secret d’un amour qui dure, si cher à la gent masculine.

C’est là où l’humoriste raconte les déboires de ses 20 ans.

Il parle de la pulsion d’amour. Celle qui rend fou et réduit les distances en un claquement de doigts, qui nous fait faire des choses incroyables qui nous rendent incroyablement minables, qui fait monter très haut et descendre très bas, «les montagnes russes quoi!». Avec Kyan on imagine bien «le petit chimiste de notre cerveau» s’emmêler les pinceaux en mélangeant les hormones, les sentiments, les doses de «drogues». La pulsion d’amour c’est la plus belle et la plus délicate, «gardez vos pulsions d’amour pour ceux qui les méritent vraiment», avise-t-il.

Parce que quand ça ne va plus, celle qui débarque, c’est la pulsion de violence. Celle qui ronge et nous transforme. Au travers de cette pulsion, Kyan se livre, il parle de famille, il parle du comportement de nos proches. De son agacement envers les égoïstes qui se disent «amis» et ne savent pas honorer leur rôle. Il parle haine, il parle vengeance et l’on s’esclaffe d’un rire teinté d’horreur quand il nous raconte ses plans délirants et machiavéliques. Parce que dans la vie, «il y a des gens, tu crois que c’est des gens bons alors qu’en fait c’est pas des gens bons».

Une chose est sûre, Kyan Khojandi sait trouver les mots et personnifier les sentiments. Chaque comparaison, chaque imitation fait écho à un souvenir concret si bien qu’on en arrive à se demander «mais comment il sait?!». Kyan vise juste. Il fait rire mais aussi réfléchir, «sans vouloir plomber l’ambiance, hein!». Parce qu’avec lui, à chaque pulsion sa moralité.

Julie